Lucia Tupai, vice-présidente déléguée et Mihirangi Moeroa, chef de projet, viennent de se rendre dans l’île pour une mission de trois jours. Au programme du déplacement plusieurs réunions de travail avec notamment le maire Benoit Kautai, ses adjoints en charge du dossier, la maire déléguée de la commune de Hatiheu, et le DGS de la commune. Le SPCPF accompagne la commune sur ce dossier depuis plusieurs mois déjà.
Après plusieurs phases d’appels à candidature pour une délégation de service public et d’audits, la commune de Nuku Hiva vient de prendre une décision importante concernant la gestion de la cantine scolaire de l’école publique de Taihoae. Une délibération du conseil municipal vient de définir les tarifs des repas qui seront désormais applicables aux parents des enfants qui y sont scolarisés, puisque la commune a repris une partie de la gestion du service. Il s’agit d’une modification majeure dans la vie de la communauté nécessitant un changement des habitudes des parents, et des efforts financiers de leur part, compte tenu de l’augmentation qui a été décidée. De son côté la commune va devoir communiquer en direction des parents d’élèves et des différents publics concernés pour accompagner ce changement : personnels de production des repas, enseignants en particulier.
A compter du mois de septembre c’est la commune qui émettra désormais les titres de recettes facturant aux parents les repas et la collation de leurs enfants pris à la cantine de cette école primaire.
Comme c’est le cas pour l’ensemble de la Polynésie française, des aides sont mises en place par le pays et la CPS à destination des familles nécessiteuses. A l’issue du premier trimestre de l’année la commune tirera un premier bilan et adaptera éventuellement sa tarification. La reprise du service en régie complète devrait se faire à compter de 2018.
Hatiheu : une cantine au bout du monde
Située au nord de l’île, la commune associée de Hatiheu dispose d’une école depuis relativement neuve, accueillant 32 élèves dans trois classes. La structure « cuisine autonome » comporte une unité de production des repas et un réfectoire. C’est également une association de parents d’élèves du village qui gère l’activité en employant une cantinière.
Les problèmes soulevés par la maire déléguée Yvonne Katupa sont notamment relatifs à l’incompréhension liée à l’interdiction de servir de la viande locale aux enfants, afin de respecter les normes d’hygiène réglementaires, en l’absence sur l’île d’un abattoir. En effet, et paradoxalement, rentrés chez eux évidemment les enfants consommeront comme leurs parents cette viande locale. L’obligation d’acheter de la viande en provenance de l’extérieur engendre des coûts supplémentaires rendant difficile l’équilibre du budget.
La commune a décidé de gérer à terme également cette structure, qui continuera cependant à produire ses repas sur site. En revanche, l’école de Taipivai, seconde vallée la plus habitée de l’île devrait être livrée depuis la cuisine centrale de Taihoae.