Une matinée d’échanges pour améliorer la qualité du service de la restauration du premier degré

Le SPCPF a organisé une « matinée restauration scolaire ». Des élus et cadres communaux de tous les archipels de la Polynésie étaient réunis pour échanger entre eux mais aussi et surtout avec un participant spécial, monsieur Jean-Luc CAIVEAU, DGS de la ville St-Hilaire-de-Riez. L’objectif principal étant bien sûr de partager sa propre expérience dans une ambiance détendu et chaleureuse et surtout s’inspirer des projets mis en place dans les autres communes et notamment celle de notre intervenant et les adapter au contexte local. Les communes présentes s’entendent sur la finalité de ces échanges, fournir un service de qualité à nos enfants. Malgré les difficultés qu’elles rencontrent, des solutions semblent envisageables.
©SPCPF

Servir des produits locaux ou des produits labellisés BIO ? Tous les services de restauration scolaire veulent servir des produits locaux aux repas et même si il faut encore travailler sur la définition des produits locaux, la plupart des services essayent de fournir, soit chaque semaine, soit à chaque période scolaire, un repas à base de produits locaux uniquement, le « ma’a Tahiti ».

Fournir des produits locaux à chaque repas n’est pas chose aisée pour les communes qui rencontrent plusieurs difficultés. Pour les fruits et légumes, une production insuffisante, des commandes dépendantes des saisons, des démarches administratives qui peuvent être lourdes pour les agriculteurs les plus motivés, le manque de structures et de données fiables...  Grâce aux partages de chacun, il a été possible de trouver des pistes de réflexion, le groupement de commandes et d’achats pour attirer plus d’agriculteur à répondre aux appel d’offres des communes, avoir recours à un « intermédiaire » qui se chargerait d’acheter auprès des agriculteurs alors que cela reste difficile de le faire pour les communes, avoir sa propre pépinière communale…

Les poissons lagonnaires ou encore la viande locale, les communes souhaitent pouvoir en donner à nos enfants, mais là encore ce n’est pas si simple, la ciguatera est bien présente dans nos eaux. De même, le manque d’infrastructures et de contrôles sanitaires ailleurs que sur Tahiti, limite fortement la commercialisation de viande local, ce qui pénalise fortement les communes les plus éloignées et pourtant riches de tous ces produits.

Pour aller encore plus loin, les communes parlent de repas avec des produits BIO. Alors qu’en France, la loi EGalim oblige les services de restauration collective à avoir un taux minimum de 50% de produits BIO, en Polynésie il n’en est rien. Cependant, même sans y être obligées, les communes polynésiennes y songent et ce, en étant parfaitement conscient du manque de produits BIO disponibles et du coût que cela engendrerait de les utiliser.

Pour améliorer la qualité du service rendu aux enfants, les communes voient large. En effet, le service de restauration démarre bien avant l’assiette de l’enfant et s’étend au-delà de la fin du repas.

Elles parlent alors du plan de maîtrise sanitaire, offrir des produits de qualité mais les dégrader tout au long de la chaîne alimentaire ne servirait à rien. La traçabilité des denrées alimentaires et des températures est imposée par le cadre alimentaire et doit être réalisé. Même si les contrôles dans les îles éloignées restent rares, il est important de pouvoir fournir des garanties sur le service rendu, pour le bien être des enfants mais aussi celui du service.

Le bruit dans les cantines scolaires est un fait. Si certains facteurs ne peuvent pas être solutionnés dans l’immédiat (cantines trop petites ou trop grandes, matériaux et mobiliers peu adaptés…), les communes ont su trouver des solutions plutôt efficaces en se focalisant sur d’autres facteurs et notamment l’implication et la motivation des enfants. Pour cela, certaine commune ont fait rédigé aux enfants leur propre règlement intérieur pour la cantine, d’autres ont fait le choix de responsabiliser les élèves plus grands pour aider les plus petits et veiller au bon déroulement du repas, ou encore ont mis en place des activités après le repas moyennant de prendre son repas dans le calme... Toutes ces idées ont permis de réduire le bruit dans ces cantines, mais les communes veulent encore aller plus faire du repas un moment d’accompagnement pour l’enfant, et pour cela il est nécessaire de former les agents.

Pour terminer, fournir un service de qualité ne suffit pas. En effet, si tous les acteurs ne sont pas impliqués ou ne se sentent pas concernés, il est très probable que le service ne dure pas. Des enfants et des parents satisfaits du service, des élus porteurs, une équipe formée, équipée et motivée, se sont autant de points essentiels à un service de restauration scolaire.

Pour favoriser les échanges, améliorer le relationnel, améliorer la qualité du service, dans certaine commune les élus déjeunent à la cantine scolaire ou tiennent des réunions publiques avec les parents d’élèves.

Les réseaux sociaux sont un vecteur très utilisé par les parents d’élèves en cas de mécontentement, c’est pourquoi les communes mettent un point d’honneur à communiquer le plus possible auprès de sa population.

Le compte rendu en détail des échanges de la matinée restauration scolaire est disponible ici.