Un repas 100% local pour les écoles de Teva I Uta

La commune de Teva I Uta a réalisé son premier menu 100% local pour les 1200 élèves de la commune. A cette occasion, elle a fait une journée porte ouverte et a invité les familles et les élus à partager le repas avec les enfants dans les différentes cantines de la commune.

Au menu du jour :

  • En entrée : une salade composée et une vinaigrette à base de fruits de la passion,
  • En plat : un hachis Parmentier revisité avec de la purée de uru et lait de coco,
  • En dessert : des fruits locaux.

Retour sur l’organisation de la journée et les ressentis des acteurs du projet et d’une parent d’élève.

 

 Clément VERGNHES, élu de la commune de Teva I Uta

 

Quels étaient les objectifs de la journée porte ouverte ?

Nous avions plusieurs objectifs pour cette journée. Premièrement celui de servir un menu, de l’entrée au dessert, qui soit réalisé avec des produits 100% locaux. Même l’assaisonnement est local, nous avons utilisé du sel et de l’huile de coco vierge de Rangiroa ! Deuxièmement nous voulions intégrer les parents au projet de la commune de servir plus de produits locaux aux enfants. Nous les avons donc invité à venir déjeuner à la cantine pour les mettre en condition mais surtout pour les convaincre de l’intérêt de promouvoir les produits locaux même à la maison. Enfin nous voulions valoriser notre personnel de cuisine. Car c’est grâce à tous ces agents que nous pourrons atteindre nos objectifs. A Teva I Uta, nous avons de la chance car notre personnel est très motivé à l’idée de servir plus de produits locaux à nos enfants.

Qui a pris la décision de réaliser un repas 100% local ?

C’était une décision concertée entre les élus de la commune et le service de restauration scolaire. Bien évidemment cela est en phase avec la volonté de Tavana.

Comment ont réagi vos agents en apprenant qu’ils devront cuisiner un repas 100% local ?

Le personnel de cuisine est très fier de participer à ce projet, parce qu’il s’agit d’une première pour la commune de Teva I Uta et surtout parce qu’il espère que cela incitera les autres communes à faire de même.

Que peux-tu dire aux autres communes ?

Je veux dire aux communes que c’est possible d’avoir plus de produits locaux dans nos cantines ! Nous sommes passés par une période difficile en raison de la pandémie de COVID 19, il faut en tirer des leçons et viser une certaine autonomie alimentaire. Il faut réapprendre à nos enfants le goût de nos produits locaux car nous savons qu’en faisant cela nous préservons leur santé et la santé économique du Pays en valorisons le travail de nos producteurs. Si demain, les communes arrivent à servir plus de produits locaux à nos enfants, ça serait magnifique !

 

Rino CAVALLO, Gestionnaire de la restauration scolaire de Teva I Uta

 

Comment avez-vous choisi le menu du jour ?

Le choix du menu s’est fait sur la base des données recueillies grâce à l’étude sur le gaspillage alimentaire que mène la commune. Il s’avère que le hachis Parmentier fait partie du top 10 des plats que les enfants apprécient. Avec mon équipe nous avons ensuite réfléchis à la manière de le revisiter avec uniquement des produits locaux.

Quels ont été les produits utilisés ? Avez-vous eu des difficultés à vous approvisionner ?

Nous nous sommes fourni en bœuf local facilement. Pour la purée nous avons utilisé du uru et du lait de coco et le fromage a été acheté avec une productrice locale. Nous avons poussé la recette jusqu’à utiliser pour les assaisonnements le sel de Rangiroa et des aromates locaux.

Mon équipe était motivé à réaliser le menu proposé. Nous n’avons pas eu de problèmes de ravitaillement puisque nous avons fait appel à un prestataire qui a travaillé avec les agriculteurs de la commune pour réaliser un recensement des produits dont ils disposaient.

Es-tu satisfait de votre travail ? As-tu atteint tes objectifs ?

Je suis fière de mes agents et de ce que nous avons proposé aujourd’hui. Nous avons réussi à sortir le menu que nous avons imaginé en temps et en heure et en quantité suffisante pour les enfants et les invités.

Nous sommes au fait que le menu du jour pouvait ne pas plaire de suite aux enfants mais il cela ne nous décourage pas. Il faudra recommencer encore et encore pour que les enfants s’habituent au goût des produits locaux. Les remarques sont plutôt encourageantes et j’en suis content car notre travail est reconnu et valorisé.

Quelle est la suite à donner ?

Suite à cette première expérience, je vais analyser les données que nous allons recueillir que ce soit sur le gaspillage alimentaire, le retour des parents présents, des élus et des enfants. Je pense que toutes ces informations et les remarques que nous aurons vont nous permettre de faire encore mieux pour les prochaines fois, puisque nous avons la volonté de réitérer cette expérience au moins une fois par période scolaire.

Que dire aux communes qui souhaitent également servir plus de produits locaux dans leur cantine ?

Bien évidemment, les moyens humains, techniques et financiers sont importants dans un projet. Mais je pense qu’il s’agit surtout d’une question de volonté ! La volonté de tavana, du conseil municipal et aussi celle des agents de la restauration scolaire. Le projet pourra s’améliorer dans le temps, en analysant les données, il pourra être réajusté. Mais pour se lancer, il faut être volontaire.

 

 

Christelle TERIIPAIA, parent d’élève

Que penses-tu de cette initiative de la commune ?

Je pense que c’est une bonne idée de promouvoir les produits locaux au travers de la restauration scolaire. Cela permet également d’aider et de valoriser nos agriculteurs.

 Toutefois j’estime également que nous, parents, avons un rôle à jouer pour habituer nos enfants au goût des produits locaux. Personnellement j’en fais régulièrement et je pense que les familles polynésiennes en servent régulièrement.

As-tu aimer le menu du jour ?

J’ai beaucoup aimé la vinaigrette à base de fruit de la passion et la purée de ‘uru. C’était bon mais lourd ! En tant qu’adulte c’était une découverte pour moi, je n’ai pas l’habitude de manger ce genre de repas. Alors pour un enfant, je pense qu’il faudra persévérer pour qu’il s’habitue.